Nous représentons tous les types de surdité dans les revendications que nous formulons ainsi que dans les solutions que nous suggérons. En réalité, le paysage de la surdité démontre que la réalité va plus loin qu’une simple distinction "sourds" / "malentendants". Certaines personnes ayant une perte auditive très faible sont très impliquées dans la communauté sourde et profitent pleinement de l’utilisation des langues signées. L’inverse est aussi possible : d’autres malgré une surdité profonde tirent très bien profit de leur audition et s’intègrent dans un parcours exclusivement oraliste. Tout n’est jamais tout blanc ou tout noir. 

Nous ne faisons pas non plus de distinction entre les nés sourds et les devenus sourds puisque, là aussi, les parcours sont souvent très différents les uns des autres.La communauté sourde voit régulièrement des devenus sourds sur le tard se mettre à l’apprentissage d’une langue signée et y trouver du plaisir et un épanouissement social, tandis que d’autres éprouvent des difficultés à faire cette démarche et trouvent d’autres manières de vivre. Lorsque nous parlons des « sourds », il s’agit en réalité de personnes ayant une perte auditive, quelle qu’elle soit et quel que soit leur mode de vie ou de communication.


Ainsi, puisque nous mettons un point d’honneur à représenter les personnes sourdes et malentendantes dans leur pluralité, nous intégrons de ce fait ces personnes dans nos propres équipes, et ce, à tous les niveaux : membres physiques de l’assemblée générale, du conseil d’administration, personnel de direction, fonctions de coordination, d’animation et techniques, commissions, bénévoles,… Parce que nous sommes ouverts à la diversité, nous intégrons aussi volontiers des personnes entendantes porteuses d’autres handicaps ainsi que des personnes d’orientation sexuelle et religieuses différentes.

Toutes ces personnes sont choisies pour leurs valeurs, leur investissement personnel, leur intégrité morale, leur rigueur et leur professionnalisme. Parce que nous estimons que le modèle à appliquer et à suivre dans l’ensemble de la société est le partenariat entre les personnes sourdes/malentendantes et les personnes entendantes, nous mettons un point d’honneur à ce que le travail soit réalisé en binômes sourds/malentendants-entendants, les uns complétant les difficultés des autres dans certains contextes.


Nous encourageons toute personne sourde / malentendante à être bilingue français-LSFB. Ce bilinguisme permet à la personne de trouver un équilibre entre l’acceptation de sa surdité et intégration sociale demandée par la société. C’est toujours une plus-value pour la personne, jamais le contraire. Ainsi, la Fédération elle-même est bilingue français-LSFB. Toutes les personnes de l’équipe sont, ou sont invitées à devenir, pleinement bilingues français-LSFB. Cependant les faiblesses des uns dans l’une ou dans l’autre langue ne doivent en aucun prétexte être ou devenir culpabilisantes ou handicapantes.

Nous avons développé une culture positive d’enrichissement mutuel de compétences entre nos différents collaborateurs. Ce fonctionnement va également de pair avec la recherche d’autonomie nécessaire à toute émancipation. Ce bilinguisme français-LSFB est également le fer de lance de notre communication. Nous mettons un point d’honneur à rendre toute notre communication accessible en LSFB en plus du français, par le biais de vidéos en LSFB, de sous-titrage, d’interprétation en LSFB, ou de présentations en binômes oraliste/signant. Chaque fois que l’une ou plusieurs de ces adaptations fait défaut, c’est que les conditions financières ou humaines dans lesquelles elle devrait avoir lieu, sont réellement insolvables.


Le principe d’inclusion guide les choix de notre équipe dans bien des situations et des conseils donnés à autrui. Dans la notion d’inclusion, la société met tout en œuvre pour que les personnes sourdes et malentendantes puissent bénéficier des biens et des services à égalité avec les personnes entendantes.

Dans le cas de l’enseignement, par exemple, quand l’enseignement est inclusif, les classes mélangent des élèves sourds/malentendants à des élèves entendants. L’inclusion se pense aussi dans des détails, comme la communication.

Il est important que les organisations qui se rendent accessibles apprennent aussi à communiquer, en toute autonomie vers le type de public spécifique que sont les personnes sourdes et malentendantes. Ça va de soi qu’avec cette philosophie, nous condamnons toute forme d’exclusion ou de ségrégation.


Nous demandons souvent un certain niveau de qualité et d’exigence requis pour les personnes sourdes et malentendantes dans la mise en place de solutions techniques, d’accessibilité, et de tout ce qui a trait au respect de leurs droits. A titre d’illustration, l’un des dilemmes auquel nous sommes le plus souvent confrontés est le plus souvent confrontés est celui du niveau de qualité d’interprétation ou de traduction français-LSFB proposé dans telle ou telle situation.

En aucun cas nous ne pouvons cautionner une action pour laquelle tout n’aurait pas été mis en œuvre pour que les professionnels de qualité existants puissent opérer. 

En se positionnant comme garants de cette qualité, inhérente au respect des droits des personnes sourdes, nous ne pouvons pas accepter de l’Etat, ni de nos associations affiliées, que le maximum ne soit pas fait pour que cette qualité soit prise en compte.


La FFSB, avec sa représentation pluraliste, milite aussi pour la construction chez chaque personne sourde et malentendante d’une identité sourde ouverte. Il s’agit avant tout de s’accepter en tant que personne sourde ou malentendante, en tant que personne différente par rapport à une certaine norme véhiculée par la société. Une fois que la personne, en tant qu’adulte, a accepté sa surdité, elle peut s’enrichir de cette différence et la faire fructifier en elle-même et avec ses proches. Son rapport aux autres évolue et les frustrations diminuent.

Chez les adolescents, mais aussi parfois chez les adultes, il est fréquent que lorsqu’elle découvre la culture sourde et ses pairs, la personne sourde ou malentendante passe par plusieurs extrêmes avant de se stabiliser et de vivre une intégration sociale plus harmonieuse qu’auparavant. Nous prônons la construction d’une identité sourde ouverte, qui permette à la personne de vivre sa surdité de façon épanouie, tant dans la communauté sourde, que dans la société majoritairement entendante.

Nous demandons que les personnes sourdes et malentendantes puissent toujours trouver le soutien nécessaire à la construction d’une identité culturelle, cela passe notamment par la possibilité pour les enfants d’apprendre une langue signée, en plus des langues écrites et orales. Nous favorisons les activités culturelles organisées par les personnes sourdes et malentendantes pour elles et entre elles, mais nous encourageons davantage les initiatives qui visent à jeter des ponts entre la communauté sourde et le grand public entendant. Nous ne cautionnons aucune forme de ségrégation, y compris au sein de la communauté sourde.


Engagements des opérateurs culturels à l’égard de leurs usagers.

Lorsque nous organisons une activité culturelle (Ex : soirée Théâtre, Journée Mondiale des Sourds,... ), nous sommes tenus de respecter ces engagements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, que vous pouvez retrouver ici : Charte des usagers des opérateurs culturels 

Si vous avez des questions à propos de cette charte, n'hésitez pas à contacter : culture.info@cfwb.be